Eau du robinet : Pourquoi son prix devrait bientôt augmenter

Actuellement en France et dans de nombreux autres pays occidentaux, il suffit d’ouvrir le robinet ou de passer sous la douche pour que les litres d’eau s’écoulent sans discontinuer. Pourtant si le mètre cube est encore bon marché, il y a de fortes chances pour nos factures d’eau augmentent de façon drastique dans les années à venir. Évolutions climatiques, réduction du gaspillage et nouvelles infrastructures de recyclage seront en partie à l’origine de cette hausse.

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L’eau potable une ressource de plus en plus rare et mal préservée

C’est un fait qui peut paraître étonnant face à la grisaille et à l’humidité ambiantes depuis quelques jours, mais une grande partie du territoire français est en sécheresse depuis plus d’un an. Des restrictions d’eau sont même toujours en vigueur dans plusieurs départements alors que l’hiver approche à grands pas.

Les scientifiques incriminent les changements climatiques et le réchauffement de la planète, lequel est en majeure partie du, à l’activité humaine.

De leurs côtés les gestionnaires de l’eau potable que sont Véolia, Saur ou Suez, annoncent de prochains investissements massifs pour moderniser leurs infrastructures et limiter le gaspillage de l’eau potable. Des évolutions techniques auront un coût sans aucun doute reporté sur la facture des clients.

Entretien des canalisations et recyclage de l’eau

Chaque année quelques 800 millions d’euros sont alloués à l’entretien des plus de 1 million de kilomètres de canalisations d’eau potable installés en France. Pourtant moins d’1% du réseau est renouvelé chaque année, un rythme bientôt trop lent pour éviter les ruptures et les fuites, sources d’un immense gaspillage.

Si l’on estime la durée de vie d’une canalisation entre 30 et 80 ans, l’investissement devra donc être multiplié au moins par deux.

D’un autre côté la France réutilise à peine 0,1% des eaux usées traitées, notamment pour l’arrosage. La Commission européenne voudrait voir ce chiffre multiplié par 6 au minimum dans les années à venir.

De leur côté, les particuliers peuvent d’ailleurs expérimenter facilement la récupération des eaux de pluie, une solution économique et écologique.

Toujours plus d’impayés

La loi Brottes promulguée en février 2014, protège les foyers les plus démunis qui ne parviennent pas à payer leurs factures, de la coupure d’eau. Partie d’une belle initiative, ce décret pèse aujourd’hui lourd sur les comptes. Depuis son entrée en vigueur le nombre d’impayés a littéralement explosé … notamment auprès des régies publiques.

Ainsi les entreprises privées de l’eau n’ont d’autre choix que de répercuter les factures non payées, sur le montant total des factures. Encore une raison de les voir grimper.

Une eau potable pourtant bon marché

L’eau du robinet reste pourtant plutôt bon marché en France. Le mètre cube y est en effet facturé en moyenne 3,57€ contre un peu plus de 4€ de prix moyen en Europe pour atteindre 6,61€/m3 au Danemark. Des tarifs qui laissent une marge de progression confortable aux professionnels du secteur.

Renouvellement des centres de traitement des eaux

Actuellement en France, il existe une différence de traitement entre l’eau distribuée en zones urbaines et en zones rurales. Selon la Fédération Professionnelle des Entreprises de l’Eau ( FP2E), le taux de non-conformité serait 20 fois supérieur dans les campagnes en raison de structures de traitement et de distribution à rénover.

Une situation qu’il sera nécessaire de faire évoluer, et qui demandera là encore des investissements importants afin que chaque Français reçoive une eau de même qualité.

Couvrir toujours plus de risques sanitaires

Enfin, face aux risques toujours plus nombreux de pollutions volontaires ou non et d’inondations, les infrastructures devront une nouvelle fois être revues pour devenir plus “intelligentes”.

Les risques microbiologiques, les nouveaux polluants chimiques et les 122 territoires exposés aux crues en France nécessitent eux aussi que de l’argent soit investi dans la détection des uns et la protection des autres.

C’est pourquoi la FP2E préconise une meilleure utilisation des subventions européennes. Selon son rapport, et bien que le réseau de l’eau français soit qualifié de compétitif, seuls 4% des 15 milliards d’euros alloués sur les sept dernières années, auraient été utilisés.

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