Unedic : Vers une assurance chômage privée complémentaire pour les salariés ?

Si l’Unedic est l’organisme français dédié à la gestion des fonds de l’assurance chômage, il n’en reste pas moins qu’en 2015 avec 34 Milliards d’euros de cotisations perçues, l’organisme affichait un déficit de 4.4 Milliards contre 3.9 Milliards l’année précédente.

Pour palier à ce problème, Institut de recherches économiques et fiscales (IREF) propose l’instauration d’assurances chômage auxquelles les salariés pourraient souscrire de façon individuelle.

vers une assurance chomage complémentaire

Le déficit de l’Unedic

En France le principe de l’Assurance chômage est le suivant ; dès lors qu’une personne qui a perdu son emploi peut justifier de 610 heures ou 122 jours de travail dans les 28 ou 36 derniers mois selon son age, l’Unedic lui ouvre des droits qui lui permettent de toucher une allocation mensuelle à taux plein pendant une période pouvant aller jusqu’à 24 mois.

Toutefois, l’organisme en déficit depuis sept années consécutives, prévoit lui-même que le gouffre devrait dans les prochaines années atteindre 29.4 Milliards. L’IREF, malgré des cotisations plus élevées que dans d’autres pays, voit plusieurs raisons principales à ce manque d’équilibre financier :

  • Les indemnités non dégressives
  • La durée d’indemnisation qui peut égaler 24 mois
  • Les exonérations de charges sociales en dessous d’un certain montant d’ARE

En complément de ces observations, la Cour des Comptes publiait un rapport au mois de Janvier 2016 lequel indiquait que le taux de remplacement de la France (le rapport indemnisation / salaire) qui se situe aux alentours de 70%, est un des plus élevés d’Europe. De la même façon et toujours selon ce rapport, la durée minimale de cotisation comme la durée maximale d’indemnisation, seraient parmi respectivement les plus courtes et les plus longues d’Europe.

Allocation forfaitaire de base et assurance chômage privée

C’est pourquoi l’Institut de recherches économiques et fiscales en se basant notamment sur les retours d’expérience d’autres pays européens, préconise la mise en place d’une allocation forfaitaire de base que chaque salarié serait libre de compléter par la souscription en amont d’une assurance chômage complémentaire et surtout privée.

En se basant sur le système britannique et en l’adaptant au cas français, l’IREF a pu en déduire qu’une allocation forfaitaire de 30,81 € par jour soit 937,44 € par mois accordée à tous permettrait de réduire le déficit de 6.42 Milliards d’euros.

En complément de quoi chaque salarié, à la manière des professionnels indépendants, serait en droit de souscrire ou non à une assurance chômage dont il pourrait choisir les termes. Selon Jean-Philippe Delsol président de l’Institut de recherches économiques et fiscales, cette évolution aurait également pour bénéfice de responsabiliser chaque salarié face à son risque chômage.

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