Vie étudiante : Ces aides méconnues contre la précarité

Dans son second rapport annuel, la Croix Rouge dresse un triste constat autour de la vie étudiante en France. Selon ses observations, de plus en plus de jeunes gens seraient contrains de sauter des repas ou de renoncer à se soigner faute d’avoir assez d’argent pour le faire. Dans son “Pacte Santé” l’association humanitaire s’alarme en effet d’une hausse de la précarité chez les moins de 25 ans.

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De plus en plus de précarité chez les jeunes français

C’est un constat amer que déroule la Croix Rouge française via notamment les observations de son antenne basée à Rennes. Les jeunes et spécialement les moins de 25 ans représenteraient en France, la catégorie d’age qui se priverait le plus souvent de soins et / ou de repas, faute d’un budget assez conséquent pour les payer.

En 2012 déjà, les 18 – 39 ans représentaient à hauteur de 5,3%, la part la plus importante de ceux qui renonçaient à se soigner par manque d’argent. En 2016, sur 31 personnes de moins de 30 ans sondées par la Croix Rouge Rennaise, 55% déclaraient ne pas s’être soignées pour la même raison.

Mais ce n’est pas tout. La capitale compterait pas moins de 13 000 étudiants obligés de sauter entre quatre et six repas par semaine pour la même raison ! De fait, l’aide alimentaire dispensée par la Croix Rouge aux moins de 25 ans compte de plus en plus de bénéficiaires, la proportion étant passée de 11,9% en 2015 à 13,05% en 2016.

À noter que Paris ne figure pas parmi les 10 villes étudiantes les moins chères de France mises en avant par l’UNEF, le syndicat étudiant, et que Rennes arrive seulement en dixième position du classement.

Des aides d’urgence méconnues

Ainsi, les étudiants qui se trouveraient dans cette situation disposent de plusieurs recours parfois méconnus pour obtenir de l’aide des organismes qui les entourent.

1. Aide alimentaire du CROUS

Pour les étudiants qui auraient de la difficulté à se nourrir correctement et régulièrement faute de moyens financiers, les CROUS peuvent apporter une aide rapide sous forme d’argent liquide, de tickets pour le restaurant universitaire ou de rechargements de Pass Moneo.

2. Hébergement d’urgence

Il faut savoir que toutes les antennes du CROUS disposent de logements d’urgence qui peuvent être attribués rapidement en cas de difficultés. Pour se renseigner, les étudiants doivent d’adresser à l’assistante sociale du CROUS de la ville dans laquelle ils se trouvent.

3. Aide spécifique ponctuelle

Si un étudiant rencontre des difficultés financières au cours de son année scolaire, il peut là encore s’adresser au CROUS qui lui dressera la liste des aides auxquelles il peut prétendre.

Parmi elles, l’aide spécifique ponctuelle peut être cumulée avec une bourse scolaire, une aide au mérite et une aide à la mobilité internationale. D’un maximum de 1 669€ par an, celle-ci est versée en une seule fois avec au maximum 200€ au titre de versement anticipé.

Pour être bénéficiaire, le jeune devra avoir moins de 35 ans et dépendre d’un établissement ouvrant droit au régime de sécurité sociale des étudiants. À noter que la limite d’age n’existe plus dès lors que le demandeur présente un handicap, et que en cas d’aides cumulées leur montant ne pourra pas dépasser 3 338€ par an.

4. Allocation spécifique annuelle

Les étudiants de moins de 35 ans ne bénéficiant pas d’une bourse scolaire ni de la majorité des autres aides sociales, peuvent prétendre au versement d’une allocation spécifique annuelle dont le montant se situe entre 1 009€ et 5 551€ selon les cas.

Trois cas de figure sont à retenir pour les bénéficiaires qui devront par ailleurs remplir les mêmes conditions de nationalité, de diplôme, d’études et d’assiduité que les étudiants boursiers :

  • Être en reprise d’étude et âgé de plus de 28 ans sans droits boursier, ni allocation chômage ou versement de RSA
  • Être considéré après évaluation comme étant en rupture familiale
  • Être fiscalement indépendant sans soutien parental et avec au minimum 3 467,82€ de revenus sur les 12 derniers mois

Échelonnée en six versements minimum, cette allocation dispense également du paiement des frais d’inscription à l’université et de celui d’une couverture sociale étudiante.

Comme pour l’allocation spécifique ponctuelle, les étudiants en situation de handicap ne sont soumis à aucune limite d’age.

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