SMIC : Bientôt la fin de la revalorisation automatique du salaire minimum ?

Ce n’est pas la première fois que la question est soulevée. Faut-il oui ou non mettre fin au système de revalorisation automatique du SMIC en France ? Alors qu’une partie de la gauche et des organisations syndicales s’y opposent depuis toujours, le rapport annuel d’experts indépendants remis récemment au gouvernement vient une nouvelle fois enfoncer le clou en argumentant en faveur du oui.

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Vers une refonte des règles de majoration du SMIC français

Chaque année le SMIC est revalorisé selon deux critères. Pour son calcul, l’État prend en compte la progression sur douze mois de l’indice des prix (hors tabac) pour les 20% de ménages aux revenus les plus modestes, et l’équivalent de 50% de l’évolution annuelle du pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé (SHBOE). Il peut éventuellement y ajouter un “coup de pouce”.

Ainsi, au même rythme, un groupe d’experts indépendants lui fait part de ses recommandations quant à l’évolution du salaire minimum. Celui-ci se contente généralement d’indiquer si oui ou non, la hausse supplémentaire doit intervenir. L’État prend ensuite sa décision seul.

Mais cette année, après un récent renouvellement des membres, la réflexion du groupes semble plutôt axée sur une refonte du système de revalorisation annuelle du Smic.

Un système inédit au monde

En effet, si l’on en croit ce rapport, la France est la seule au monde à utiliser un double curseur dans le calcul annuel de son salaire minimum. Sur 27, les pays membre de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques ) ne sont que 4, dont la France, la Belgique, le Luxembourg et la Slovénie, à pratiquer l’indexation automatique.

Ainsi les experts voient un effet pervers à ce fonctionnement qui, en faisant augmenter le salaire minium chaque année, pousse mécaniquement les autres salaires vers une hausse similaire.

Également, la France possède un des salaires minimums les plus élevés de l’OCDE. Son montant brut représente presque la moitié du salaire moyen actuellement. Seuls trois pays au monde font mieux, la Nouvelle-Zélande, le Costa-Rica et la Colombie.

Donc le SMIC coûte cher à l’État tandis que sa revalorisation systématique n’aurait que des effets limités sur le niveau de vie des travailleurs les plus modestes. Ceux-ci verraient en contrepartie leurs aides sociales diminuer légèrement ou au contraire leur taxe d’habitation augmenter.

Deux options envisagées

Suivant leurs conclusions, les experts sont donc arrivés à deux hypothèses lesquelles viennent d’être transmises au gouvernement :

  • Indexer la hausse du SMIC uniquement sur l’inflation
  • Supprimer toute forme d’indexation obligatoire

De cette façon la France se conformerait à un fonctionnement similaire à celui de ses voisins. Reste à savoir dans quelle mesure l’exécutif tiendra compte de ce rapport lequel préconise toutefois que la majoration de la prime d’activité constituerait un levier plus efficace.

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